Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. lat. 99
Handschriftentitel: Amyris. Poème en l’honneur du sultan Mehmet II, de
Entstehungsort: atelier florentin (voir à Provenance du manuscrit)
Entstehungszeiten:
- fin du XVe siècle (cf. H. Aubert et A. Dufour)
- vers 1478-1480 (cf. B. Gagnebin)
Frühere Signatur:
230 : cote de vente de la collection Petau. Inv. 1004 : ancienne cote de la Bibliothèque de Genève
Beschreibstoff: vélin
Umfang:
(pages I-IV) pages blanches servant de gardes antérieures + 314 pages ; pas de garde postérieure
Format: 207 x 141 mm
Seitennummerierung: pagination moderne au crayon de I à IV pour les gardes antérieures, et de 1 à 314 pour les pages du texte
Lagenstruktur:
- 1 septénion (14 folios ou 28 pages ; gardes I-IV + p. 1-24) + 1 septénion (p. 25-52) + 11 quinions (11 x 10 folios ou 11 x 20 pages ; p. 53-72, p. 73-92, p. 93-112, p. 113-132, p. 133-152, p. 153-172, p. 173-192, p. 193-212, p. 213-232, p. 233-252, p. 253-272) + 1 sénion (12 folios ou 24 pages ; p. 273-296) + 1 sénion incomplet (-f. 1 et 10 ; p. 297-314 + le folio collé sur le contreplat inférieur)
- pas de réclames, ni de signatures
Zustand: une grande tache d’encre brun clair recouvre toute la page 21 et toute la page 73, mais le texte reste lisible
Seiteneinrichtung:
réglure à la pointe sèche (?) ; cadre d’écriture : 135 x 73 mm ; longues lignes ; 17 lignes par page (une ligne équivaut à un vers) ; encre brun clair
Schrift und Hände:
écriture humanistique cursive ; une seule main
Buchschmuck:
- p. 1 : riche encadrement formé d’un décor à « bianchi girari » (rinceaux végétaux blancs sur fond bleu, rouge et vert) ; cette bordure est enrichie de trois médaillons, d’angelots, de dragons verts à tête parfois humaine, d’un lapin et d’une initiale V ; les médaillons sont cernés d’une couronne de lauriers verts ; le médaillon du haut contient un écusson pourpre sur fond or ; dans le médaillon de droite, figure un angelot chevauchant un cerf ; le médaillon du bas contient un écu surmonté d’un casque et d’un cimier, placé sur fond or ; cet écu est d’azur à trois quintefeuilles de gueules, au chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d’argent et d’un lambel de quatre pendants de gueules (cf. H. Aubert, p. 52) ; cet écu peut avoir été repeint sur un écu initial ; le cimier est formé d’une aigle de sable issant du casque et tenant entre ses pattes une quintefeuille de gueules ; pour B. Gagnebin, il peut s’agir de l’aigle des Montefeltro, ducs d’Urbino, à la cour desquels a vécu deux années (en 1477 et 1478 selon G. Favre) ; l’or utilisé dans cette page est appliqué à la feuille
- 5 grandes lettrines en or avec un décor marginal à « bianchi girari » (p. 25, p. 29, p. 90, p. 150, p. 211)
- titres en lettres capitales écrits avec une encre brun-rouge
Spätere Ergänzungen:
- contregarde supérieure : 230 (cote de vente de la collection Petau)
- p. I : trois inscriptions y sont notées, plus la cote actuelle (99) et un tampon de la Bibliothèque publique de Genève :
- dix lignes écrites par Jean Senebier (1742-1809), dans lesquelles il présente et son texte : Amyris Marii Philelphi. Poëma de viti [sic] et gestis Mahometi Turcarum Imperatoris. Le poëme prologue est en prose adressé à Mahomet II par Othman Lillus, lequel offre ce poëme à l’honneur du sultan, fait par un ami . Le mot d’Amyris vient d’Emir : Seigneur. Ce se fait connoitre dans le 2e chant. Il naquit en 1426 à Constance (à Constantinople). Ce manuscrit paroit écrit par l’autheur, ce que confirme l’épigramme qui termine ce Poëme.
- quatre lignes, peut-être écrites par Guillaume Favre (1770-1851), lequel cite un extrait de († 1791), érudit florentin : Laur. Mehus, Vita Ambros. Traversar. Camald. p. 376 : … omnium maxime illustre est alterum Carmen de obsidione Constantinopolitana, quod Anconae (an. 1475) subtexuit idem ille Marius. Huius exemplar a Genevensi homine nuper in Italia comparatum, advectumque alio est. (A. Traversari, Epistolae. Mehus, Florence, 1759, vol. I, p. 376)
- une inscription notée tout en bas de page, au crayon : Exemplaire unique, 1470-76.
Einband:
- belle reliure de la Renaissance italienne en veau sur ais de bois ; les deux plats sont entièrement décorés de feuillages dorés entourant un écu central ; cet écu devait être recouvert d’un métal portant des armoiries ; traces de deux fermoirs ; 3 nerfs doubles ; dos estampé de losanges garnis de points dorés ; tranchefiles ; tranches dorées et ciselées
- reliure effectuée dans le duché d’Urbino (cf. T. De Marinis)
Inhaltsangabe:
Auteur :
(né à Constantinople en 1426, mort à Mantoue en 1480). Il aurait composé l’Amyris entre 1471 et 1476 à la requête de son ami Othman Lillo Ferducci, d’Ancône, qui désirait remercier le sultan Mehmet II (vers 1430-1481) d’avoir libéré son beau-frère Angelo Boldoni, fait prisonnier par les Turcs lors de la conquête de Constantinople en 1453. Le père de Ferducci avait été l’un des favoris du sultan Murad II (1404-1451), père de Mehmet II.
L’Amyris est un poème latin de 4745 vers répartis en quatre livres ; puisque le texte était rédigé en l’honneur du sultan Mehmet II, le titre choisi fut Amyris, un mot dérivé du mot arabe « émir ».
(né à Constantinople en 1426, mort à Mantoue en 1480). Il aurait composé l’Amyris entre 1471 et 1476 à la requête de son ami Othman Lillo Ferducci, d’Ancône, qui désirait remercier le sultan Mehmet II (vers 1430-1481) d’avoir libéré son beau-frère Angelo Boldoni, fait prisonnier par les Turcs lors de la conquête de Constantinople en 1453. Le père de Ferducci avait été l’un des favoris du sultan Murad II (1404-1451), père de Mehmet II.
Bibliographie sur Gian Mario Filelfo:
- Favre G. et Adert J., Mélanges d’histoire littéraire, par Guillaume Favre, recueillis par sa famille et publiés par J[acques] Adert, Genève, t. I (1856), p. 7-145 : « Vie de Jean-Marius Philelfe » ; p. 147-221 : documents annexes.
- Monzani Cirillo, « Di Guglielmo Favre e della vita di Gianmario Filelfo scritta da lui », in Archivo storico italiano, Firenze, Nuova Serie, t. IX, P. I (1859), p. 87.
- Giustiniani V.R., « Filelfo, Giovanni Mario », dans Lexikon des Mittelalters, t. IV (1989), col. 445-446.
- Pignatti F., « Filelfo, Giovanni Mario », dans Dizionario biografico degli Italiani, Rome, vol. 47 (1997), p. 626-631.
L’Amyris est un poème latin de 4745 vers répartis en quatre livres ; puisque le texte était rédigé en l’honneur du sultan Mehmet II, le titre choisi fut Amyris, un mot dérivé du mot arabe « émir ».
- p. I : (voir à Ajouts)
- p. II-IV : (blanc)
- p. 1-24 : Épître dédicatoire ou prologue en prose d’Othman Lillo Ferducci : >Ad illustrissimum et invictis[simum] Turcorum amyram, Othmam Lillus anconitanus praefationem in Amyridos codicem misit.< Vetus est Ferducciis, maioribus meis, cum praestantissima familia tua, o Mahomette, rex optime ac imperator …–… in quo te ipsum intuens, videas quam sis diligenter expressus, et me ames.
- p. 25-28 : Prologue de en 62 vers : Marii Philelfi artium et utriusq[ue] juris doctoris, equitis aurati, poetae laureati ac comitis, pra[e]fatio in Amyrida nomine Othman Lilli Ferduccii. Othman me precibus Lilli Ferduccius urget / Ut referam turco parta trophaea duci …–… ea laudo, sed esse / Haec tua, nec placuit nec placuisse potest.
-
p. 29-309 :
Poème
de en 4 livres
- (p. 29-89 :) Livre I (1029 vers) Marii Philelfi de vita rebusq[ue] gestis invictissimi regis et imperatoris clarissimi Mahometti Turcorum principis, liber primus. Dicere fert animus res nostro errore peractas / Et pace et bello Mahometti, cuius in orbe …–… Sic sic Mahomettus in armis / Crescebat veluti cui sydera cuncta favebant.
- (p. 89-150 :) Livre II (1017 vers) Marii Philelfi de vita rebusq[ue] gestis invictissimi regis imperatorisq[ue] clarissimi Mahometti, secundus liber. Interea, senio occeptus morbisq[ue] gravatus / Liquit Amorattis terras regnoq[ue] potitur …–… jubet multis custodibus urbem / Servari ipse aliis intendit denique rebus.
- (p. 150-210 :) Livre III (1026 vers) Marii Phil[elfi] de rebus gestis invictis[simi] regis imperatorisq[ue] clarissimi Mahometti Turcorum domini, liber tertius. Postquam praeda fuit de tam praestantibus urbis / Moenibus, et nullo licuit cessare tumultu …–… res possit saedula dignis / Posteritas titulis tuto super astra referre.
- (p. 210-309 :) Livre IV (1673 vers) Marii Phil[elfi] de rebus gestis invictis[si]mi regis imperatorisq[ue] clarissimi Mahometti Turcorum principis, liber quartus. Res [sic pour Rex] deus, humanas ubi caelo cernit ab alto / Prospicit et studiis populorum et singula nutu …–… nisi cuncti opponitis arma / Quos rex quaerit atrox bellis confundere tantis.
-
p. 309 :
Épigramme
en 6 vers :
Marii Philelphi epigramma ad legentes : Auctoris quod scripta manu sint cuncta putentur /
Fida magis lector quae sine labe legat, /
Quam si pulchra forent elementa, ipsaeque figurae, /
Quae Nicostratae forte fuere manu. /
Nam melius tenuit quae scriberet auctor, habetque /
Maiorem merito iure poema fidem. /
Telos kalon (mots grecs signifiant belle fin) - p. 310-314 : (blanc)
-
Edition
- Favre G. et Adert J., Mélanges d’histoire littéraire, par Guillaume Favre, recueillis par sa famille et publiés par J[acques] Adert, Genève, t. I (1856), p. 176-218 : « Amyris » (édition fragmentaire et commentée).
- Hopf Carl et Dethier Philipp Anton, « J. Mar. Philelfi. Amyris… », dans Monumenta Constantinopolitanae urbis excidii, sans lieu ni date, texte n° IX, p. 263-495.
- Manetti Aldo, G.M. Filelfo. Amyris, Bologna, Pàtron Editore, Letteratura italiana e comparata, Testi inediti o rari, n° 10, 1978 (édition de ce Ms. lat. 99).
Entstehung der Handschrift:
pour J. Senebier, ce manuscrit est autographe (cf. J. Senebier, p. 244) ; il se base sur le caractère cursif de l’écriture et sur l’épigramme finale (notée à la p. 309 de ce Ms. lat. 99 et reproduite ci-dessous) ; mais H. Aubert conteste cet avis en jugeant que l’épigramme s’applique au poème lui-même et non à l’exemplaire manuscrit (cf. H. Aubert, p. 52-53) ; pour A. Dufour, l’épigramme indique que le copiste se nomme Nicostrata ; A. Manetti reprend l’hypothèse de J. Senebier (cf. A. Manetti, p. 25)
Provenienz der Handschrift: Selon B. Gagnebin, aurait fait décorer ce manuscrit à Florence, puis l’aurait offert à Federico da Montefeltro (1422-1482), duc d’Urbino, dont une partie des armoiries subsiste à la page 1. Le manuscrit serait ensuite passé dans une autre famille qui aurait modifié les armoiries de l’écu, mais gardé le cimier. Par la suite, il fit partie de la collection Petau, du nom de deux conseillers au Parlement de Paris, Paul Petau (1568-1614) et son fils Alexandre Petau († 1672).
Erwerb der Handschrift:
Une partie de la collection Petau fut achetée en 1720 par le théologien genevois Ami Lullin (1695-1756). En 1742, celui-ci fut nommé membre de la direction de la Bibliothèque de Genève, et c’est à cette bibliothèque qu’il devait léguer sa collection de manuscrits à sa mort. Mais auparavant, en 1750, une transcription manuscrite de son Amyris fut réalisée pour lui. La Bibliothèque de Genève conserve cette transcription, accompagnée d’un discours composé par Ami Lullin sur ce poème et prononcé par lui au Collège de Genève lors d’une fête des Promotions (remise des prix scolaires) (cf. Ms. Suppl. 510).
Au début du XIXe siècle, le genevois Guillaume Favre (1770-1851) entreprit une autre transcription manuscrite de l’Amyris. Restée inachevée, elle s’arrête au cours du livre IV (soit aux premiers vers de la page 237 de ce Ms. lat. 99). Elle est conservée à la Bibliothèque de Genève sous la cote "Ms. lat. 266".
Bibliographie sur Ami Lullin :
- Roth Barbara, « Lullin (de Châteauvieux), Ami », dans Dictionnaire historique de la Suisse, vol. 8, Hauterive, 2009, p. 73.
Au début du XIXe siècle, le genevois Guillaume Favre (1770-1851) entreprit une autre transcription manuscrite de l’Amyris. Restée inachevée, elle s’arrête au cours du livre IV (soit aux premiers vers de la page 237 de ce Ms. lat. 99). Elle est conservée à la Bibliothèque de Genève sous la cote "Ms. lat. 266".
Bibliographie sur Guillaume Favre :
- F[avre ?] Ed., « Favre », dans Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, t. III (1926), p. 68.
- Rouiller Jean-Luc, La bibliothèque de La Grange, Ed. La Baconnière / Arts et Bibliothèque de Genève, collection Belles pages de la Bibliothèque de Genève, n° 6, Genève, 2011, p. 14.
Bibliographie générale :
- Aubert Hippolyte, Notices sur les manuscrits Petau conservés à la Bibliothèque de Genève (Fonds Ami Lullin), Paris, 1911 (tiré à part de la Bibliothèque de l’Ecole des chartes, t. LXX, LXXI, LXXII (1909-1911), p. 51-53.
- De Marinis Tammaro, La legatura artistica in Italia nei secoli XV e XVI, Florence, 1960, t. I, p. 83-84 et 86 ; t. III, pl. CDXVII (planche 417).
- Dufour Alain, Notices dactylographiées sur les Manuscrits latins 41 à 121, 1954-1959 (document conservé au Département des manuscrits de la Bibliothèque de Genève), voir la notice du Ms. lat. 99.
- Gagnebin Bernard, Bouvier Bertrand, Starobinski Esther, Louca Anouar, L’Enluminure de Charlemagne à François 1er. Manuscrits de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève, Genève, Musée Rath, 1976, p. 188-189, n° 81.
- Kristeller, Paul Oskar, Iter Italicum accedunt alia itinera. A Finding List of Uncatalogued or Incompletely Catalogued Humanistic Manuscripts of the Renaissance in Italian and Other Libraries, vol. V : Alia itinera III and Italy III. Sweden to Yugoslavia, Utopia, Supplement to Italy (A-F), London, Leiden, 1990, p. 112.
- Senebier Jean, Catalogue raisonné des manuscrits conservés dans la Bibliothèque de la Ville et République de Genève, Genève, 1779, p. 236-245.
- Scriptorium. Revue internationale des études relatives aux manuscrits. International Review of Manuscript Studies, n° 37 (1983), B 529 ; n° 38 (1984), B 195.