Aegidius, de Fuscarariis († 1289)
Ce manuscrit de la bibliothèque de l'évêque de Sion Walter Supersaxo (ca. 1402-1482) et de son fils Georges (ca. 1450-1529), aux initiales rouge et bleu (parfois ornées à filigranes comme aux ff. 1r et 113v ; deux dessins aux ff. 77r et 91r), rassemble huit traités juridiques latins, dont la moitié est anonyme : 1. Jean de Blanot, (Libellus super titulo) de actionibus (ff. 1r-45r) ; 2. Egidio Foscarari, Ordo judiciarius (ff. 46r-67v) ; 3. Ordo judiciarius « De edendo » (ff. 68r-69v ; incomplet) ; 4. Ordo judiciarius « Scientiam » (ff. 69v-75v) ; 5. Tancrède de Bologne, Ordo judiciarius (ff. 77r-113v) ; 6. Contentio actoris et rei (ff. 113v-117r) ; 7. Parvus ordo judiciarius (ff. 117r-121v) ; 8. [Tancrède de Bologne / Raymond de Peñafort], Summa de matrimonio (ff. 121v-125v ; incomplet). Jean de Blanot (mort ca. 1281, ou plus tard), d'origine bourguignonne, étudia et vraisemblablement enseigna le droit à Bologne, avant de retourner dans sa patrie et de se mettre au service du duc Hugues IV de Bourgogne ; en 1256, il composa son commentaire sur le titre des Institutes « De actionibus », peut-être encore à Bologne. L'auteur du deuxième traité de ce manuscrit, Egidio Foscarari (mort en 1289), fut le premier laïc à enseigner le droit canonique à l'Université de Bologne ; son Ordo judiciarius, des années 1263-1266, est la plus importante de ses œuvres. Quant à l'auteur des n° 5 et 8, Tancrède de Bologne (ca. 1185-ca. 1236), canoniste renommé et archidiacre, il côtoya les papes Innocent III, Honorius III et Grégoire IX ; parmi ses œuvres, la Summa de sponsalibus et matrimonio, rédigée vers 1210-1214 et retravaillée par Raymond de Peñafort en 1235, rencontra un certain succès, mais il est surtout célèbre pour son Ordo judiciarius (ca. 1214-1216), qui s'imposa dans toute l'Europe comme œuvre de référence dans le domaine de la procédure judiciaire. Pour ce qui est des quatre traités anonymes (ou non attribués avec certitude) du S 102 : le n° 3, mieux connu sous le titre Ulpianus de edendo, fut vraisemblablement écrit vers 1140-1170 en Angleterre ; le n° 4, avant 1234 en France (son auteur est un certain Gualterus, peut-être identique à Gauthier Cornu, archevêque de Sens) ; le n° 6, qui date du pontificat de Grégoire IX (1227-1241), pourrait être d'origine anglo-normande ; enfin, le n° 7, fut composé en deux versions, en 1221 et 1238, au nord de la France. La bibliothèque Supersaxo compte de nombreux ouvrages juridiques ; en particulier, le S 102 est à rapprocher du manuscrit S 104 (Goffredus Tranensis, Summa super titulis Decretalium), également d'origine bolonaise et remontant au XIVe siècle.
En ligne depuis: 22.03.2018
- Aegidius, de Fuscarariis (Auteur) | Blanasco, Johannes de (Auteur) | Raimundus, de Pennaforti (Auteur) | Supersaxo, Georg (Possesseur précédent) | Supersaxo, Walter (Possesseur précédent) | Tancredus, Bononiensis (Auteur)