Résumé du manuscrit:Livre d'heures, composé pour un couvent féminin non identifié du diocèse de Bâle: un excellent exemple de l'enluminure du premier gothique. Avec un calendrier, 14 miniatures en pleine page sur la vie du Christ et de Marie, un psautier, des cantiques et une litanie de tous les Saints.(smu)
Description additionnelle: Scherrer Gustav, Verzeichniss der Handschriften der Stiftsbibliothek von St. Gallen, Halle 1875, S. 136.
Voir la description additionnelle
En ligne depuis: 12.06.2006
St. Gallen, Stiftsbibliothek, Cod. Sang. 402
Parchemin · 420 pp. · 20 x 15 cm · diocèse de Bâle · 1220-1230
Breviarium Romanum dominicale et feriale
Comment citer:
St. Gallen, Stiftsbibliothek, Cod. Sang. 402, p. 304 – Breviarium Romanum dominicale et feriale (https://www.e-codices.ch/fr/list/one/csg/0402)
Titre du manuscrit: Breviarium Romanum dominicale et feriale
Origine: Diocèse de Bâle
Période: 1235-1250
Support: Parchemin; de bonne qualité et avec de rares imperfections.
Volume:
420 pp.
Format: 20 x 15 cm
Numérotation des pages:
1) pagination systématique de tout le manuscrit se situant en haut à droite de la page, faite au crayon gris qui semble très tardive dans la mesure où elle ne prend pas en compte les folios manquants du manuscrit.
2) foliotation exécutée à l’encre. Cette dernière semble contemporaine aux ajouts postérieurs notifiés dans le texte. Ces ajouts semblent dater du XIVe-XVe siècle d’après l’écriture cursive. Elle concerne uniquement le psautier en débutant avec le premier psaume (p. 29) et se terminant au début des litanies (p. 367).
3) numérotation dans la marge intérieure gauche réalisé au crayon qui ne semble pas répondre à une succession logique, les numéros étant disposés aléatoirement.
Composition des cahiers: 27 cahiers: 1 ternion (1-12) + 1 quinion, auquel manquent 3 folios (13-26) + 24 quaternions (27-410) + 1 ternion auquel manque un folio (411-420). Pas de réclame, ni de signature des cahiers.
Etat: Bon état de conservation. Peu de traces d’usure sauf sur les bords inférieurs droits.
Mise en page:
Les trous de piqûre sont visibles sur quasiment tous les folios et également sur toutes les initiales habitées. Réglure à l'encre. 32 ou 33 lignes par page dans le calendrier, selon la longueur du mois. Pour le reste du texte (p. 27-414), réglure uniforme, 1 colonne de 21 lignes (exceptions aux p. 285, 286, 295, 296, 301-312 ; 367-371 (litanies), et p. 372-373.
Type d'écritures et copistes:
Copié soigneusement en minuscule gothique régulière du XIIIe siècle. Probablement une seule main, sauf pour les ajouts postérieurs, datant du XIVe-XVe siècle, en écriture cursive situés dans les marges supérieures aux pages 108, 136, 226, 261 et 416.
Décoration: Le style des enluminures peut être rapproché à la production haut-rhénane et plus particulièrement à la production strasbourgeoise de 1200. On le remarque dans l’exécution de certains drapés notamment dans ceux des vierges sages et folles la page 25. On retrouve un style comparable dans le psautier dit de Wurmsbach (Cod. 113, Bibliothèque conventuelle d’Engelberg). De même un rapprochement peut être établi avec un autre psautier du XIIIe siècle, le Pal. Lat. 26 de la Bibliothèque Vaticane à Rome, produit dans la région du Haut-Rhin entre Strasbourg et Bâle.
Calendrier (pp. 3-12) : Il manque les mois de janvier et février. Tous les mois sont illustrés par la représentation des travaux des mois ainsi que par les signes du zodiaque insérés dans deux médaillons à fond doré superposés. Notons que les zodiaques de novembre et décembre sont inversés.
Le psautier (pp. 29-348) : Le psautier est rédigé en latin et séparé en 10 parties liturgiques par des initiales figurées qui mettent en valeur les psaumes 1, 26, 38, 51, 52, 68, 80, 97, 101 et 109. Il est complété d’un bréviaire férial inséré entre les psaumes. Toutes les initiales sont décorées de la même manière : La lettre est peinte en bleue et est contenue dans un cadre carré à fond doré. Le centre de l’initiale est décoré de rinceaux verts et roses et contient une figure. Sur les dix initiales, trois figures sont identifiables.
p. 29 : Beatus Vir, Psaume 1 : le roi David joue de la harpe
p. 83 : Dominus illuminatio mea, Psaume 26 : saint non identifié se tenant de face avec une palme du martyr dans la main gauche et saluant de la droite
p. 113 : Dixi custodiam, Psaume 38 : saint non identifié assis sur un rinceau végétal, tenant un codex en main
p. 135 : Quid gloriaris, Psaume 51 : saint Michel pique de sa lance le dragon, formant la queue de la lettre Q. Initiale occupe les trois-quarts de la page (90 x 85 mm).
p. 140 : Dixit insipiens, Psaume 52 : centre de l’initiale occupée par saint Pierre tenant une grande clé de la main gauche
p. 167 : Salvum me fac, Psaume 68 : initiale S formée par le corps d’un dragon
p. 200 : Exultate deo, Psaume 80 : saint non identifié se tenant debout dans l’initiale et tenant la barre médiane de la lettre « E » en main
p. 232 : Cantate domino, Psaume 97 : saint non identifié se tenant debout dans l’initiale
p. 236 : Domine exaudi, Psaume 101 : saint non identifié se tenant debout dans l’initiale en contrapposto
p. 266 : Dixit dominus, Psaume 109 : saint non identifié se tenant debout dans l’initiale
pp. 367-371 : Chaque folio des litanies est systématiquement encadré par un décor architectural. Une colonne ionique dorée de part et d’autre du calendrier est reliée par un arc double doré lui aussi. Une troisième colonne vient séparer la page en deux. Les chapiteaux et les bases des colonnes sont blanches. Dans les écoinçons, on remarque trois oculi percés chacun d’un quadrilobe.
Ajouts:
Ajouts calendrier : « Spinee corone » le 4 mai (p. 5) légitime un terminus ante quem en 1248, car cette date correspond à l’instauration du culte de la relique de la Couronne d’Épines suite à son acquisition par Louis IX (1226-1270). Ajouts d’une autre main: 26 juillet (p. 7) « Anne matris Marie vigilia », 28 juillet (p. 7)« Celsi et Nasarii martiri) , 20 août (p. 8) « Bernhardi abb. » , 15 novembre (p. 11) « Findiani conf. » et 8 décembre (p. 12) « Conceptio Marie v. ».
Psautier : ajouts avec des rubriques rouges d’une même main dans le psautier aux pages 108, 136 et 196, ainsi que des ajouts sans rubrique aux pages 226 et 261.
p. 416 : Ajout d’une liste de saints en écriture cursive.
Reliure:
La couvrure du manuscrit, en cuir rouge, est un peu détériorée. Les ais sont en bois. La reliure présente deux anciennes traces de contre-agrafe sur les plats inférieur et supérieur. Une fermeture centrale semble avoir été posée ultérieurement à la fabrication du manuscrit. Ce détail peut laisser supposer une restauration. Le dos comporte deux étiquettes où il est écrit « Breviarium » et « 402 ». La reliure est effectuée sur le dos et contient trois nerfs centraux ainsi que deux tranchefils avec bâti aux extrémités du dos. Le nerf central présente une couture simple tandis que les deux autres présentent des attaches aux ais passant sur le mors.
Sur le contreplat supérieur, reste l’empreinte en négatif d’un folio avec un extrait de la Genèse, 24, 3-7, et sur le contreplat inférieur également un extrait de la Genèse, 23, 16-20.
pp. 27-28
: Antiennes : Domine labia mea aperies suivit par Deus in adjutorium meu intende et invitatoire
pp. 29-348
: Psautier
Le psautier est précédé d’une antienne et d’un invitatoire (pp. 27-28). Ce psautier est d’un type particulier, car il comprend un certain nombre de leçon du bréviaire férial qui sont intercalés entre les psaumes. Il s’agit donc d’un psautier-bréviaire.
Les lectures journalières sont clairement marquées. Le dimanche, les matines commencent par le psaume un et est introduit dans le texte par les mots In dominicis diebus en rouge (p. 27). Le psaume 26 quant à lui est introduit en allemand par les mots An deme mentage en rouge (p. 83). Il est important de noter que ces mots en allemand font partie du corps du texte et qu’ils sont écrits en rouge, ce ne sont pas des ajouts postérieurs. On retrouve des mentions similaires au début des psaumes 38 où il y a les mots an citage en rouge (p. 112), au psaume 52 an der mitwuchun (p. 140), au psaume 68 an donristage (p. 167), au psaume 80 an fritage (p. 199) et finalement au psaume 97 où il est écrit an samstage (p. 232). Il s’agit ici d’un élément intéressant car la présence de l’allemand est un indice important quant à l’origine de ce manuscrit.
p. 416
: Note manuscrite plus tardive non identifiée
Origine du manuscrit: Le Cod. 402 contient une dédicace dans le calendrier : Dedicatio Basilensis, le 11 octobre. Cette date correspond à la dédicace la cathédrale de Bâle, fêtée depuis le 11 octobre 1019. On peut dès lors supposer qu’il s’agit d’un manuscrit bâlois.
Provenance du manuscrit:
Aucune marque de possession, ni de colophon.
Il subsiste une note datant du XVIIIe siècle d’après Hanns Swarzenski à la première page du manuscrit :
Breviarium feriale
Monialium / id supponere teutonico
rubricae jubent. / ut oppinor ex
assignata dedicatione Basileensi,
in dicta dioecesi habitantium
On peut relever certaines dates importantes, figurant dans le calendrier. A la p. 10: (11 octobre) « Dedicatio Basilensis », (12 octobre) « Translatio sancti Augustini », (16 octobre) « Nov. (G)alli Abbatis »; à la p. 11: (16 novembre) « Othmari abbatis », (19 novembre) « Elisabeth Regine ».
Bibliographie:
Scherrer Gustav, Verzeichniss der Handschriften der Stiftsbibliothek von St. Gallen, Halle 1875.
Swarzenski, Hanns, Die lateinischen illuminierten Handschriften des XIII. Jahrhunderts in den Ländern an Rhein, Main und Donau, Die deutsche Buchmalerei des XIII. Jahrhunderts, 2. Vol., Deutscher Verein für Kunstwissenschaft, Berlin, 1936.
Ganter, Joseph, Histoire de l’art en Suisse, l’époque gothique, Editions Victor Attinger, Neuchâtel, 1956.
Blumer, Barbara, « Codex 113 aus Engelberg – ein Privatpsalterium des 13. Jahrhunderts », dans Zeitschrift für schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, 1993, Vol.50 (2), pp. 145-164.
Raeber, Judith, Buchmalerei in Freiburg im Breisgau : ein Zisterzienserbrevier aus dem frühen 14. Jahrhundert : zur Geschichte des Breviers und seiner Illumination, Wiesbaden, Reichert Verlag, 2003.
Tremp, Ernst, « Maria, Patronin der Klosterkirche », dans Frauen im Galluskloster, cat. exp., Stiftsbibliothek St. Gallen, Klosterhof St. Gallen, 2006.