Résumé du manuscrit:Cette œuvre, également connue sous le titre Livre de Jules César, est un recueil de textes de Jules César, Salluste, Suétone et Lucain composé dans les années 1211-1214. Son auteur, demeuré inconnu, avait pour intention de raconter l’histoire des douze premiers empereurs de Rome mais il mit fin à son entreprise à la fin de la narration de la vie de Jules César. L’exemplaire genevois a été enluminé par plusieurs mains dont la principale, attribuée au Maître de l’échevinage de Rouen, a peint le frontispice. Il porte les armes de Louis bâtard de Bourbon, fils illégitime de Charles Ier de Bourbon.(hoc)
Description standard: Notice de Paule Hochuli Dubuis, Bibliothèque de Genève, pour e-codices 2015.
Voir la description standard
En ligne depuis: 08.10.2015
Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. fr. 80
Parchemin · 244 ff. · 33.5 x 23.5 cm · Rouen · vers 1470
Les faits des Romains
Comment citer:
Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. fr. 80, f. 70r – Les faits des Romains (https://www.e-codices.ch/fr/list/one/bge/fr0080)
Notice de Paule Hochuli Dubuis, Bibliothèque de Genève, pour e-codices 2015.
Titre du manuscrit: Les faits des Romains, compilés ensemble de Salluste, Suétone et Lucain ou le Livre de Jules César On ne connait pas l’auteur de cette compilation. Il a utilisé comme sources principales la Vie de César de Suétone, la Conjuration de Catilina de Salluste, les Commentaires de la guerre des Gaules de César et la Pharsale de Lucain.
Origine: Rouen (voir Décoration)
Période: troisième quart du XVe siècle (vers 1470)
Ancienne Cote:
Inv, 233
Support: parchemin ; trace d’une couture au F. 4 ; trous aux F. 6, 123, 173 et 209
Volume:
3 pages de garde antérieure en papier, foliotées A, B, C + 1 page de garde antérieure en parchemin, foliotés 1 en chiffres romains + 244 f. foliotés en chiffres arabes + 1 page de garde postérieure en parchemin, non foliotée, + 3 pages de garde postérieure en papier, non foliotées.
Format: 335 x 235 mm
Numérotation des pages: foliotation moderne, au crayon gris, de 1 à 244
Etat: Quelques feuillets sont légèrement pliés au début du volume. Les marges des peintures en tête des livres ont été endommagées par l'eau. Hippolyte Aubert signale dans son catalogue des manuscrits Petau qu'en 1853, au cours de réparations effectuées à la toiture de l'ancien bâtiment de la bibliothèque de Genève [collège Calvin], une pluie diluvienne causa de grands dégâts aux collections. (p. 96). En fait cette catastrophe eut lieu en 1825, comme le rapporte le pasteur et bibliothécaire Charles Bourrit (1772-1840) à la Direction de la Bibliothèque (voir BGE, Arch. BPU Ac 4, f. 5v-6):
« Du samedi 19 novembre 1825. […] Monsieur Bourrit rapporte que le jeudi 3 de ce mois les couvreurs ont, à son insçu, découvert le bâtiment de la Bibliothèque dans toute sa longueur derrière les classes, que la pluie ayant commencé dès le soir et ayant continué toute la nuit en grande abondance, elle s’est accumulés dans les salles de la Bibliothèque au point qu’à 6 h. du matin, le vendredi, il y avoit près de demi pouce d’eau flottante sur les planchers. Averti par l’huissier du Collège qu’il y avoit des gouttières dans les classes, Mr Bourrit s’est aussitôt levé et a couru à la Bibliothèque. Quelle n’a pas été sa douleur en voyant que tous les livres dans toute la longueur du bâtiment étoient inondés, de même que les ouvrages précieux reliés ou en feuilles que renfermoient les armoires. Il appela en hâte toutes les personnes de sa maison et malgré la pluie qui les inondoit déplaça tous les livres ; il envoya ensuite chercher les couvreurs et écrivit sur le champ à Mr le Syndic, Président de la Société économique, et à Mr le Recteur. Mr le Syndic envoya à 10h. Mr Revilliod et les agens de la Société. On recouvrit le toit ; on répandit une grande quantité de sciure de bois sur les planchers ; on tendit des cordes dans toutes les salles et on en fit égouter environ mille volumes sur 4426 qui avoient été déplacés. Mr Bourrit transporta tous les ouvrages précieux chez lui et depuis lors jusqu’à ce jour il a été presque uniquement occupé à les sécher devant six feux de cheminées ou de fourneaux allumés pour cet objet. Il avoit d’abord intercalé du papier cassé entre les feuilles ; mais il reconnut bientôt que cela ne faisoit que répandre l’humidité dans toute l’étendue des volumes, et il a été obligé de se tenir devant le feu et de tourner feuillet par feuillet les ouvrages gâtés. Il est parvenu ainsi à sauver Humbolt et autres livres dont les gravures méritoient tous ses soins. Ceux qui étoient placés sur des cordes se séchant peu, il les en a descendus et les a exposés à des courants d’air en les ouvrant à diverses reprises en différens endroits et il a ainsi décolé des volumes dont toutes les feuilles n’en faisoient qu’une seule compacte et quelques fois chargée de mortier et de platre entraîné par l’eau […] »
Mise en page:
cadre de justification: 239/240 mm x 170 mm - 2 colonnes (39/240 x 75 mm par colonne) - 42 lignes par colonne pour les pages standard et 20 lignes par colonne pour les pages frontispices - réglure à l’encre rose
Type d'écritures et copistes:
écriture bâtarde
encre noire
Décoration:
Ce manuscrit a été décoré par le Maître de l’échevinage de Rouen et ses assistants. Au début de chaque livre, une grande peinture occupe la moitié supérieure de la page et a pour thème l'histoire romaine. Chaque peinture est entourée d'une large bordure composée de rinceaux, d’acanthes, et de fleurs.
La peinture du premier livre est seule attribuée au Maître de l’échevinage de Rouen (F. 1).
Les frontispices des autres livres ont été peints par deux autres artistes. Claire Dechamps distingue en effet une deuxième main dans le frontispice du Livre II (F. 16) dont « l’ensemble montre une facture rapide, tracée par endroits à grands coups de pinceaux un peu lâches et dont le traitement diffère quelque peu de la manière habituelle du Maître de l’échevinage de Rouen, elle résulte probablement d’une collaboration d’atelier ». (Claire Dechamps, Thèse de doctorat, vol. 2, p. 79-83). Ces caractéristiques se retrouvent dans les frontispices des Livres III et VI (F. 34v et 70).
Une troisième main est reconnaissable dans le frontispice du Livre V (F. 57v), bien que le traitement du paysage, selon Claire Dechamps, s’apparente à celui du Livre II (F. 16), « ce qui conforte l’hypothèse d’un travail d’atelier ».
Claire Dechamps propose que l’un des deux artistes ayant collaboré avec le Maître de l’échevinage de Rouen soit le peintre actif dans le manuscrit des Faitz et gestes d’Alexandre de Quinte-Curce, illustré pour Jeanne bâtarde de France et Louis bâtard (Vienne, Österreichische Nationalbibliothek (=ONB), codex 2566)
F. 1 : premier livre. Romulus entouré de conseillers. Les bordures sont agrémentées de créatures fantastiques à buste humain, d’oiseaux et d’un navire avec tout son gréement
F. 86v : septième livre. Titus Labienus, principal lieutenant de César en Gaule, assiège Paris
F. 101 : huitième livre. Combat entre les armées de César et de Drappés Brenno, chef Sénonais
F. 111v : neuvième livre. César et ses troupes sur les bords du Rubicon, précédés du géant qui sonne de la trompette
F. 128 : dixième livre. César s’empare du trésor de Rome pour le distribuer à ses troupes
F. 146 : onzième livre. Des hommes s’agenouillent au pied de la statue d’Apollon qui rend des oracles
F. 155v : douzième livre. Bataille de Pharsale, opposant les troupes de César à celles de Pompée
F. 177 : treizième livre. Pompée débarque à Mytilène où il est reçu par sa femme Cornelia
F. 196 : quatorzième livre. Caton agenouillé, avec sa suite, dans le temple de Jupiter
F. 210 : quinzième livre. César assiégé dans Alexandrie par Achillas et Photin, lieutenants de Ptolémée
F. 228v : seizième livre. César prépare le siège de Munda, en Espagne.
lettres initiales fleuries
lettres fourrées
rubriques
titres courants
Ajouts:
Des croix à l’encre ont été tracées discrètement au milieu de certains cahiers, sur le folio recto, en bas à gauche. Ces croix étaient probablement destinées au relieur d’Alexandre Petau qui a donné une nouvelle couverture au manuscrit. Voir F. 13, 21, 37, 69, 77, 109, 117, 125, 133, 141, 149, 157, 165 et 189
F. 111v : en bas du frontispice, mot écrit à l’encre, délavé et biffé
Sur le contreplat supérieur, à l’encre, le chiffre « 33 » et, au crayon, « arm 40 » et « 14me siècle ? »
Sur la page de garde foliotée A, à l’encre, « N° 80 »
Sur la page de garde foliotée I, tampon de la Bibliothèque publique de Genève
Sur le contreplat inférieur, étiquette à rabat, imprimée : « 80. Ms. Français- Histoire Romaine sur Vélin 14me ou 15me siècle. Donné en 1742 par A. Lullin » (« 14me ou » biffé au crayon gris et remplacé par « milieu du »)
Autre inscription au crayon gris : « Inv, 233 » correspondant à une cote ancienne
Reliure: parchemin blanc aux armes, chiffre et devise d'Alexandre Petau
(F. 1)
Rubrique.
>Cy commence les fais des Rommains compillez ensemble de Saluste, Suetoines et Lucan et est ce premier livre de Jullez Cesar<
(F. 1)
Incipit.
Chascun homme, a qui Dieu a donnee raison et entendement, se doit pener qu’il ne gaaste le temps en oysiveté […]
(F. 15v)
Explicit.
[…] et trebuche a terre du cheval maulvis, saisy le bon destrier par la resne et sault aux arçons. Lors veisses demener en guise de vaillant duc, il feroit, il abatoit, nul ne povoit ses coupz souffrir
(F. 16)
Incipit.
Petreius, qui parmy la presse vint, veist que Maulius alloit ainsy, les siens dommageant, frappe cheval des esperons et s’adresse celle part
(F. 34)
Explicit.
Quant la nouvelle fut venue en l’ost Cesar de l’orgueil Ariovistus, qui toute France avoit interdite aux Rommains en ce parlement et que ses chevalliers avoient trait et lancie aux chevalliers Cesar et que pour ce estoit le parlement departy, il n’y eust celui qui n’en devenist plus ardant et plus encouragez de combatre
(F. 34)
Rubrique.
>Comment Cesar assemble a Ariovistus et aux Sesnes<
(F. 34v)
Incipit.
Apres deux jours manda Ariovistus a Cesar par ses messagés que il traitteroit voulentiers des choses qui estoient entre eulx convenues et mectroit a fin […]
(F. 46v)
Explicit.
Non pourtant Publius et les siens se gouvernerent si bien qu’ilz desconfirent les Poictevins et tournerent les dos. Parquoy il y en eust de mors et de plaies sans conte et sans mesure
(F. 47)
Incipit.
Apres celle desconfiture, s’adreça Publius vers Sainctes et assiega la ville. Les Rommains l’assaillirent mais ceulx de dedens se desfendirent rigoureusement, tant que Publius fist ses engins drecer
(F. 57)
Explicit.
De tous les enfans qui vivoient en celle communaulté n’y avoit nul franc, fors celui que l’omme engendroit en la femme qu’il avoit prise pucelle
(F. 57)
Rubrique.
>Comment Cassibellanus vint contre Cesar a tout son ost<
(F. 57v)
Incipit.
Cassibellanus venoit a tout son effors et envoya en contre Cesar tous ses chevalliers et ses chariotz pour contredire lui le passage
(F. 69v)
Explicit.
Quant aucune nouvelle sourdoit d’aucune besongne commune, le maistre y mectoit conseil a son povoir, ne jamais le maistre n’osoit traicter des communes besongnes fors qu’en concille
(F. 69v)
Rubrique.
>De quelz constances et de quelz me[u]rs estoient les Sesnes<
(F. 70)
Incipit.
Grant difference avoit entre Françoys et Sesnes, car les Sesnes ne faisoient nulz sacrifices ne nulz druides n’avoient
(F. 86)
Explicit.
Les Rommains trouverent plante de fourment oultre loyre et de proye aval les champs, tant que l’ost en fut tout remply. Puis s’en alla Cesar au pays de Sens
(F. 86)
Rubrique.
>Comment Labienus assiega la cité de Paris<
(F. 86v)
Incipit.
Entre ces choses Tytus Labienus vint devant Lutece, une des principalles cités de France que l’en appelle orez Paris, mais elle n’estoit pas en ce temps de si grant affaire comme elle est maintenant
(F. 100v)
Explicit.
Il y eust bien XIIm hommes occis que des armes que de ceulx qui les armes gecterent pour mieulx foyr et tous les harnoys des sommiers et du charroy fut pris
(F. 101)
Incipit.
Drappés Branno, qui sire estoit de Sens, fut a celle desconfiture mais il en eschappa a tout bien xm (?) de ses hommes. Celui avoit moult mesfait a Cesar car il estoit bon chevallier et hardy […]
(F. 111)
Explicit.
La sage Sebille l’avoit dit longtemps devant en escript. Romme, dit-elle, decherra par glaive, par feu et par famine. Puis, dist Lucan, que Pompee avoit envie de ce que Cesar l’avoit si bien fait en France et doubtoit que sa victoire et sa renommee ne fut admenuysee par la renommee de Cesar. Et pour ce, fist tant que les Rommains ne receurent pas Cesar a son tryumphe
(F. 111)
Rubrique.
>Comment Cesar et les siens passerent Rubicon au premier livre de Lucan<
(F. 111v)
Incipit.
Quant Cesar, qui doncques estoit a Ravenne a tout son ost, oy la nouvelle que le senat avoit refusee sa requeste que les tribuns faisoient pour lui, et que les tribuns s’estoient deppartis par mal de la cité de Romme, il fist tantost appareiller toutes ses legions […]
(F. 127v)
Explicit.
Metellus se reculla sans arrest de devant luys et fist voye aux chevalliers Cesar. Oncques depuis la parolle de Cocta n’y devea ne porte ny entree
(F. 127v)
Rubrique.
>Comment Cesar partist le tresor de Romme a ses chevalliers<
(F. 128)
Incipit.
Lors furent les portes deffermees et ouvertes et adonc n’y eust en toute la cité de Romme ne grant ne petit ou le son ne fut ouy pour quelque chose qui y fut, car les portes estoient de cuivre et faictes tout a escient par tel art que elles sonnoient a l’ouvrir tant que l’oye du son alloit par toute la cité
(F. 145v)
Explicit.
Ce sont les parolles de Lucan en la fin du quart livre, qui par ce preuve le povoir donc Curio fut, qu’il peust toute la cité vendre et mectre en la main Cesar, par ce que il se tint a lui pour l’or qui lui fut envoié de France par Cesar
(F. 146)
Incipit.
Pompee et Cesar estriverent en la manière que nous avons dit. Ilz estoient encore assés egaulx en dommage. Cesar avoit perdu Vultere et Curio. Pompee avoit perdu Petreius et Auffranius
(F. 155)
Explicit.
Pour ce lui laissoit sa part du lit, en esperance de le ravoir encore. Puis veist elle l’eure qu’elle recouvra mais non pas en si bon point comme elle le laissa
(F. 155v)
Incipit.
Puis que Cesar et Pompee furent approuchés si pres l’un de l’autre que il n’y avoit que l’assembler, toute la voullenté Cesar estoit de la bataille. Il ne lui sembloit rien de prendre toute Grece et toute la proye du monde se il n’avoit la victoire de son gré
(F. 176v)
Explicit.
Mais on disoit bien au devant que les dieux haioient Tessalle quant ilz l’avoient habandonnee a tel meurdre recevoir. Apres lui chay ce blasme quant l’en vit ainsy advenir aux autres lieux
(F. 177)
Incipit.
Pompee qui estoit party de Larisse et avoit ja passé les lieux de Thessalle, que l’en clame Herculie et une forest assés delictable qui venoit apres, il se voulloit mectre en ungs desers qui estoient entre lui et le port ou il devoit entrer en mer pour aller a sa femme
(F. 195v)
Explicit.
Lors tumba le heaume et espandy l’eaue par mal talent voiant tous les autres, tant que il n’y eust celui a qui sa soif ne fut allegee et perdirent tous le tallent de boire
(F. 195v)
Rubrique.
>Comment Cathon et les siens viennent au temple de Jovis<
(F. 196)
Incipit.
Tant allerent que ilz vindrent a ung renommé temple de Jovis, ung de leurs dieux, et n’y avoit plus nulz temples en celle contree en l’onneur de ce dieu
(F. 209v)
Explicit.
Tant l’eschauffa et embrasa celle nuyt qu’il lui octroia tout ce qu’elle lui requist, et Photin a occire et elle remectre en povoir, car tant estoit plaisant et soullacieuse que nul homme ne se povoit garder ne delivrer d’elle mais qu’il eust une nuyt couchié entre ses bras
(F. 210)
Incipit.
Le jour vint qui la nuyt enchaça, le soleil fut levé par devers mont Case qui enlumina Egypte. Cesar et les autres du pallais estoient levés et appareillés et regardent parmy les fenestres qui haultes estoient et voient Achillas et Photin, ung pou loing des murs de la cité, qui venoient en armes a tout grant compaignie
(F. 228)
Explicit.
Puis mengerent ensemble Cesar et Bogudis et la royne Eunés et se deppartirent, donc ce pesa a la royne car mieulx amast la guerre que la paix et que Cesar la tenist enclose demy an ou plus. Cesar mesmes y sejournast voullentiers car il l’amoit de grant amour mais le grant besoing l’en faisoit aller
(F. 228v)
Incipit.
Quant Cesar se parti d’Auffricque et alla en Espaigne, il laissa Anthoine en la terre a tout mille chevalliers, sans autre grant nombre de gent a pié. Cesar print congié au roy Bogudis et a la royne sa femme
(F. 244)
Explicit.
Les ungz moururent en bataille, les autrez noierent en mer, les aucuns sortirent de ces greffes mesmes donc ilz avoient occis Cesar
(F. 244)
Rubrique.
>Cy termine Suetoines la vie et la geste de Cesar<
Origine du manuscrit:
Cet ouvrage est une vaste compilation en prose française, composée entre 1211 et 1214, sous le règne de Philippe Auguste. L’auteur, demeuré inconnu, avait pour intention de raconter la vie des douze premiers empereurs de Rome, de César à Domitien. Néanmoins il mit fin à son projet à la fin de la narration de la vie de César, raison pour laquelle l’œuvre est également connue sous le titre de Livre de Jules César.
Flutre recense 47 manuscrits de cette œuvre dans son article Les manuscrits des Faits des Romains paru en 1932. Il les répartit en 6 groupes selon leurs variantes textuelles. Le manuscrit conservé à la Bibliothèque de Genève, classé sous la lettre G, appartient au premier groupe qui réunit notamment des manuscrits proches textuellement des manuscrits parisiens de la fin du XIVe siècle, parmi lesquels l’exemplaire genevois (Flutre, 1932, p. 37-38, 117-118 et Bernard Guenée, p. 282-283).
A ce jour, la base Jonas de l’IRHT en répertorie 65 complets ou partiels.
Section romane, notice de “Geneve, Bibliothèque de Genève, fr. 080” dans la base Jonas-IRHT/CNRS (permalink : http://jonas.irht.cnrs.fr/manuscrit/78605). Consultation du 5/07/2015
Provenance du manuscrit:
Le blason qui se trouve dans la marge du frontispice, au F. 1, a été attribué dans un premier temps au fils naturel du duc Jean Ier de Bourbon (voir Aubert, p. 96). Cet écu, aux armes de France, est en effet chargé d'un bâton de gueules posé en barre, signe de bâtardise. Cette attribution a été rectifiée par Claudia Rabel et Claire Dechamps. Le blason appartient à Louis bâtard de Bourbon, fils illégitime de Charles Ier de Bourbon. Claire Dechamps souligne l’importance de l’épouse de Louis bâtard, Jeanne bâtarde de France, fille de Louis XI, qui a certainement participé à la constitution de la collection de manuscrits de son mari (voir la thèse de doctorat de Claire Dechamps)
Selon Aubert, un blason a été soigneusement lavé quelques feuillets plus loin, en bas de page (F. 9v (?) Voir Aubert, p. 96)
Au F. 244v°, deux signature peu lisibles : la première, « Genord » ou « Genoud » (?) ; la seconde, incomplète « Gen »
Collection Petau (n°33)
Ami Lullin (1720)
Acquisition du manuscrit: Bibliothèque de Genève (1756). Legs Ami Lullin
Édition moderne :
Louis-Fernand Flutre et K. Sneyders de Vogel. Li fet des Romains compilé ensemble de Salustes et de Suétoine et de Lucan, Paris, Groningue, 2 t., 1937-1938, Slatkine Reprints, Genève, 1977.
Bibliographie du manuscrit :
Hippolyte Aubert, Notices sur les manuscrits Petau, p. 95-97 ;
Claire Dechamps, « Au plaisir de tres hault et tres puissant seigneur Louis bâtard de Bourbon, gendre de Louis XI. Echanges et commandes artistiques au sein du milieu royal. Thèse de doctorat, Université Paris-Sorbonne, 2 vol., octobre 2014 (à paraître). Une copie sous forme de cd est déposée au département des manuscrits de la Bibliothèques de Genève (Cote BGE Trav. univ. 51). Sa consultation est soumise à l’autorisation de l’auteur.
Claire Dechamps, « Un couple de bibliophile dans le milieu royal : Louis, bâtard de Bourbon, et son épouse, Jeanne, bâtarde de France » dans « La bâtardise et l’exercice du pouvoir en Europe du XIIIe au début du XVIe siècle » sous la dir. de Eric Bousmar, Alain Marchandisse, Christophe Masson et Bertrand Schnerb, Revue du Nord, Collection Histoire, n° 31, Université de Lille 3, 2015, p. 267-284 ;
Bernard Gagnebin, L'enluminure de Charlemagne à François Ier, Genève, 1976, p. 119, 120 ;
Claudia Rabel, « Artiste et clientèle à la fin du Moyen Age : les manuscrits profanes du Maître de l’échevinage de Rouen », Revue de l’Art, 1989, vol. 84, p. 48-60 ;
Beat Matthias von Scarpatetti: Katalog der datierten Handschriften in der Schweiz in lateinischer Schrift vom Anfang des Mittelalters bis 1550, Dietikon-Zürich, 1983, Band 2, n° 612, p. 205.
Bibliographie générale :
Hélène Charpentier, « Les couleurs de l'histoire et de l'épopée dans les faits des Romains », dans Senefiance, t. 24 (1988), p. 29-43 ;
Catherine Croizy-Naquet, Ecrire l’Histoire romaine au début du XIIIe siècle. L’Histoire ancienne jusqu’à César et les faits des Romains, Paris, 1999 ;
Louis-Fernand Flutre, Les manuscrits des Faits des Romains, Paris, 1932, Slatkine Reprints, Genève, 1974 ;
Louis-Fernand Flutre, Li Fait des Romains dans les littératures française et italienne du XIIIe au XIVe siècle, Paris, 1932, Slatkine Reprint, Genève, 1974 ;
Bernard Guenée, « La culture historique des nobles: le succès des faits des Romains (XIVe -XVe siècles) » dans La noblesse au Moyen âge. Essais à la mémoire de Robert Boutruche, réunis par Philippe Contamine, Paris, 1976, p. 261-288 ;
Geneviève Hasenohr (dir) et Michel Zink (dir), Dictionnaire des lettres françaises : Le Moyen Age, La Pochothèque, 1992, p. 441-442 ;
Paul Meyer, « Les premières compilations françaises d’histoire ancienne » dans Romania 14 (1885), p. 1-81.