La communauté juive sur le « rocher britannique de Gibraltar » culmina au XIXe siècle. Au moment où ce contrat de mariage (ketubah) fut produit, la plus grande partie du marché de détail de Gibraltar était aux mains de la communauté locale sépharade. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Gibraltar a développé son propre type caractéristique de décoration des contrats de mariage, sur de larges pièces de parchemin ornées de couleurs vives. Cette ketubah, dont une copie identique, mais postérieure, est conservée au Musée d'Israël à Jérusalem (inv. B72.1066 179/244H, voir Sh. Sabar, Mazal Tov: Illuminated Jewish Marriage Contracts from the Israel Museum Collection, Jerusalem: The Israel Museum, 1993), est encadrée de chaque côté par une guirlande de fleurs, avec un luxueux nœud rouge en bas, et surmontée d'une couronne, qui rappelle celle de la Torah, bien qu'elle soit ici modelée sur la couronne royale britannique. Trois autres motifs typiques des ketubot de Gibraltar sont le mot initial du jour traditionnel du mariage juif à Gibraltar, mercredi (ברביעי), agrandi en lettres d'or ; la somme de la dot et de l'augmentation est un facteur de 18, un nombre qui est aussi le mot propice « Hai » (חי) – « vie », écrit ici en lettres monumentales ressortant sur le reste de l'écriture en petite cursive ; et enfin, le monogramme ornemental en lettres latines placé en bas au centre, se composant ici de E C B, qui se réfèrent aux premières (Elido et Jimol) et dernières initiales (Ben Atar/ Benatar) du couple d'époux. Elido (אלידו), fils d'Isaïe, fils de feu Ḥaim, appelé Ben Atar (בן עתר) épouse Jimol (ג'ימול), fille de Joseph, fils de feu David, dit Qazes (קאזיס), dont la dot s'élève à 600 Pesos Fuertes (פיזוס פואירטיס) en vêtements, bijoux et linge de lit, auxquels s'ajoutent 600 Pesos Fuertes à titre de don, auxquels s'ajoutent un terrain de 400 coudées et 600 Pesos Fuertes supplémentaires ; l'obligation totale est de 1800 Pesos Fuertes.
En ligne depuis: 18.06.2020
Les deux époux mentionnés dans ce document, Dona Sara, fille de Jacques Guttieres Pegna (Peña) et David, fils de feu Benjamin Racah (ou Raccah), sont tous deux issus d'une riche famille de la communauté séfarade de Livourne. Comme il est d'usage, la dot et la prime sont indiquées dans la ketubah. Il s'agissait d'une maison sur la Piazza delle Erbe d'une valeur de 907 piesas, 6 solioset 10 dinaros da ocho reali di Spagna, plus 150 piezas en argent comptant et une prime constituée de la moitié de la dot. La ketubah, inhabituellement grande, est ornée d'un motif en boucles dans le style des « nœuds d'amour », de rinceaux de fleurs, d'un couple d'oiseaux et de deux putti ailés avec un cartouche vide pour l'emblème familial.
En ligne depuis: 04.10.2018
Le contrat de mariage entre Abraham (Abramo), fils du défunt Johnathan Giuda Finzi, et son épouse Ricca, fille de Gedalja Senigaglia (Senigallia), prévoit une dot de 1'800 pezze da ocho reali (dont 1200 en comptant, 300 en bijoux en or, pierres précieuses et perles, 300 en vêtements et literie et une prime de 360 pezze). Dans la partie inférieure de la ketubah le texte est inséré dans une architecture à double arcature. La partie supérieure est peinte comme un ciel bleu constellé de petites étoiles dorées. Sur les nuages repose l'allégorie de Fama – la Bonne Renommée – qui annonce en fanfare le « bon nom » de l'époux.
En ligne depuis: 04.10.2018
Comme dans d'autres ketubbot (voir K69 et K96), on a réutilisé ici un ancien encadrement de contrat de mariage, créé 70-80 années plus tôt. Dans l'arc figurent 13 scènes narratives, toutes dédiées à l'histoire biblique des noces d'Isaac et Rebecca. Il est hautement probable que la ketubah originale était destinée à un couple d'époux portant ces noms. Le récit figuré commence en haut à droite avec le sacrifice d'Isaac, puis suivent les autres scènes dans le sens des aiguilles d'une montre. Au-dessus, Cupidon relie les deux emblèmes familiaux avec un ruban d'or. Une « couronne du bon nom » surplombe le paysage.
En ligne depuis: 04.10.2018
La ketubah créée à Essaouira par l'artiste David Nissim Elkaïm (voir ses initiales en caractères latins en bas à gauche) atteste le mariage entre Salomon, fils de Josua, fils de R. Abraham Machluf ha-Levi Ben-Susan, et Freha, fille de Machluf, fils de Masoud, fils de Naphtali, petit-fils de Juda Afriat, les deux issus d'une famille sépharade. Plusieurs éléments renvoient à cette origine, comme le matériau d'écriture (parchemin), la position de la femme, l'appel à Dieu à venger l'expulsion des Juifs d'Espagne, le style européen du décor d'encadrement et le monogramme latin de l'épouse.
En ligne depuis: 14.12.2018
David, fils de Daniel Coelho Enriques (ou Henriques), et Dona Rachel, fille de Abraham Enriques da Costa, appartenaient à des familles de réfugiés religieux venant d'Espagne et du Portugal, installées à Bayonne, sur la côte Atlantique au sud de la France. Comme dans d'autres ketubbot sépharades, le contrat de mariage ne contient pas de représentations figuratives, ce qui les distingue des exemples italiens ou d'Amsterdam. Le fort contraste entre l'encre sombre et le parchemin blanc, les points et les traits fins créent l'impression qu'il s'agit d'une gravure sur cuivre. Les vers, écrits dans une élégante écriture sépharade carrée, contiennent des louanges des deux époux.
En ligne depuis: 14.12.2018
Dans ce contrat de mariage de 1722 entre Jischai (Jesse) Chai, fils de R. Samuel Pesach, et Beracha Tova, fille de R. Jesaja, l'artiste combine de manière convaincante les éléments décoratifs de l'art italien avec des symboles et des motifs hébraïques. Dans le décor sont insérées en micrographie d'innombrables citations bibliques se rapportant aux noces et aux idéaux du mariage.
En ligne depuis: 14.12.2018
Comme dans la ketubah de Padoue de 1828 (K76), un cadre ancien est ici réutilisé. Les emblèmes familiaux n'ont par conséquent aucun lien avec les deux époux, Nathan Salomon, fils de Jakob Samuel le-vet Montel, et Bella Rosa, fille de Moses le-vet Baruch (De Benedetti). Il est également probable qu'elle ne provient pas d'Alessandria, mais d'une localité plus éloignée, peut-être Lugo ou Ancône. Le cadre décoratif intérieur contient un ruban découpé collé sur un tissu vert. Le cadre extérieur peint est décoré de rinceaux fleuris, de médaillons et de vignettes. Les signes du zodiaque ornent les bandes latérales et inférieures.
En ligne depuis: 14.12.2018
Le décor en lavis de cette ketubah imprimée et peinte à la main atteste la grande considération accordée à cette forme d'art par la riche communauté sépharade vivant dans le ghetto de Venise. Le texte de ce document se divise en deux parties : à droite, la ketubah elle-même, et à gauche, les clauses matérielles, insérées sous une double arcade. A la base des colonnes sont représentées des scènes de mariage inspirées par les textes bibliques. L'association entre les idéaux du mariage du passé et la vie quotidienne des juifs dans l'Italie contemporaine est, en outre, illustrée par six petites vignettes entourant l'emblème de la famille du marié, De Almeda, placé au centre. Dans le cadre extérieur, les représentations des signes du zodiaque alternent avec de petites plaques contenant la copie d'un poème de noces du poète cabaliste italien Rabbi Mordecai Dato (1525?-1593?). Dans le décor géométrique des quatre angles et dans des banderoles avec des inscriptions qui s'entrelacent autour des signes du zodiaque et des plaques, l'on peut lire dans une écriture microscopique le texte du Cantique des Cantiques. Cette bordure fut à tel point admirée que, plus tard, elle fut imitée partout dans la région de Venise.
En ligne depuis: 20.12.2016
Le mariage entre Josua, fils d'Isaak Chajjim Recanati, et Dona Esther Sara, fille de Raphael Recanati, constituait une union à l'intérieur d'une riche et influente famille sépharade ramifiée. Copié sur un document peint de façon illusionniste, le texte même de la ketubah occupe la colonne de droite et les conditions celle de gauche. Le tout est encadré d'une architecture rococo à perspective centrée. L'emblème familial est flanqué par deux putti. Le nom de l'époux est mis en valeur par un médaillon dans lequel Josué ordonne au soleil de s'arrêter (Jos, 10:12-13). Deux figures féminines tiennent les deux bouts d'une banderole dorée où se lit l'inscription « Allez et multipliez-vous ».
En ligne depuis: 10.10.2019
Cette ketubah pour le couple d'époux Joseph Baruch, fils de R. Schabettai Moses Salman et Rachel, fille de R. Jom Tov Sanguinetti, témoigne du haut niveau atteint par les communautés piémontaises dans le domaine artistique hébraïque. Les dessins sont réalisés en vert et en or. Dans la partie centrale s'élève une architecture triomphale massive avec des doubles colonnes qui surmonte le champ du texte. Deux putti juchés sur des supports mobiles jouant de la trompette, les douze signes zodiacaux et les représentations d'oiseaux situés dans la partie supérieure ornée sont des découpes de gravures, collées sur la ketubah, et rehaussées d'un peu de couleur. Sur l'architrave de l'arc de triomphe est figurée la silhouette de Jérusalem reconstruite, laquelle est réalisée exclusivement en micrographie.
En ligne depuis: 10.10.2019
Cette ketubah a été réalisée à l'occasion du mariage à Lugo (Emilie-Romagne) de Joseph, fils de feu Samuel Treves, et de Vittoria, fille de Joseph Nachman Modena. A Lugo, les artistes développèrent, notamment pour la réalisation des bordures, une technique compliquée de papier découpé. Les arcs aux colonnes torses et les décorations florales sont entièrement réalisés avec cette technique de découpage. Le texte du contrat est collé sur un cadre plus ancien. Les scènes colorées et les ornements floraux ne sont pas dessinés, mais découpés de modèles gravés non juifs, collés et colorés. Le choix des scènes se rapporte toutefois au mariage, par exemple le jeune couple dans la partie supérieure, ou les scènes religieuses de l'Ancien Testament (Samson et Dalila, le songe de Jacob, Joseph interprétant des songes).
En ligne depuis: 10.10.2019
Le contrat célèbre le mariage de Moses, fils de Judah, et d'Esther, fille d'Isaac, qui eut lieu en 1900 à Cochin, dans le Sud de l'Inde. Les Juifs de Cochin, très peu nombreux de nos jours, se divisent, suivant le système de caste indien, en trois groupes : les Malabari (ou Juifs noirs) – qui tirent leur nom de la côte indienne de Malabar –, des marchands se réclamant de la descendance du roi Salomon, les Paradesi (ou Juifs blancs) arrivés au Kerala pendant les temps coloniaux et les Meshuhrarim qui sont des esclaves de marchands juifs s'étant convertis et ayant été libérés. La communauté juive de Cochin a excellé dans de nombreux domaines artistiques, notamment dans la réalisation de ketubbot. Cet exemplaire est typique de la production indienne du fait de sa division en deux parties : les bénédictions et les versets bibliques, écrits en lettres carrées, occupent le haut du document, tandis que le bas contient le contrat de mariage proprement dit, copié en semi-cursive. L'ensemble du décor ornemental, constitué d'élégantes branches feuillues peintes en or (et en jaune pour quelques feuilles), encadre et rehausse les textes de ses effets brillants et scintillants.
En ligne depuis: 18.06.2020
Le contrat se rapporte au mariage de Salomon, fils d'Abraham, avec Rachel, fille d'Elijahu. Le montant de la dot consiste en 26'000 « piastres-lion ». La ketubah appartient à une typologie particulière développée à Jérusalem entre les années 1830' et 1860'. Comme dans d'autres représentations, les décors floraux de couleurs vives encadrent la partie inférieure du texte (avec les signatures des époux au centre et les monogrammes richement décorés des deux rabbins de Jérusalem) et la large bordure supérieure du tympan. Au centre du pignon il y a un bouquet de fleurs dans un vase, encadré à gauche et à droite de cyprès et des palmiers, qui lient le présent de Jérusalem à la Jérusalem promise.
En ligne depuis: 10.10.2019
Le couple d'époux Salomon, fils de Giacomo Visino, et Dina (Gracia), fille de Samuel Cordovero, appartenait à la grande communauté hébraïque sépharade qui vivait dans le port florissant, cosmopolite et multiethnique de Livourne, où elle jouissait de privilèges généreux que leur avaient donnés les Médicis, y compris la pleine liberté religieuse. Le texte est encadré par un portique architectural baroque à doubles colonnes. Le texte du mariage à droite est copié en caractères sépharades carrés, les conditions à gauche en cursives, confirmées par l'époux (en italien) et par le père de l'épouse (en espagnol). Sur la balustrade deux putti portent un cartouche avec l'emblème de la famille Visino. Au-dessous est peint un médaillon encadré du zodiaque, figurant le roi Salomon qui accueille avec une grande joie la reine de Saba.
En ligne depuis: 10.10.2019
Les époux Menachem, fils de feu R. Samuele Paliano, et Angelica, fille de Mosé Paliano, appartenaient à une des familles juives la plus respectée et riche de Rome, comme le démontre la dot de 2'500 scudi au comptant et la prime de 500 scudi. De petits rinceaux de roses et de fleurs, ainsi que des oiseaux volants ou perchés, sont disposés tout autour de deux champs ovales arrangés de manière concentrique. L'emblème de la famille des Paliani (ou Pagliani) figure au-dessus et au-dessous du grand ovale. Dans l'ovale intérieur, le contrat de mariage est écrit en or et caractères carrés. L'ovale extérieur est décoré avec des copies exactes et complètes des livres du Cantique des cantiques, de l'Ecclésiaste et de Ruth, des versets traditionnels et des bénédictions de la bible. La micrographie est artistiquement formée de phylactères enroulés et de motifs labyrinthiques. Le léopard, l'aigle, le cerf et le lion symbolisent les vertus auxquelles les juifs doivent être fidèles d'après Pirkei Avot 5: 23.
En ligne depuis: 12.12.2019
Cette ketubah indienne est caractérisée par des motifs que les Juifs Baghdadi ont emmené d'Irak en Inde. Les textes, copiés dans deux champs adjacents, ressemblent par exemple à des niches de prières islamiques. Au-dessous est reporté le contenu du contrat, qui témoigne que Zalich, fils d'Ezéchiel Moïse, époux de Rebecca, fille de Benjamin Elija Jakob, amène une dot de 3'195 roupies en bijoux d'or et d'argent, vêtements et literie. Avec le supplément de l'époux, la somme totale réunie atteint 5'555 roupies. Dans les bordures alternent les fleurs et les oiseaux, sauf dans la partie supérieure où deux tigres portent un médaillon avec une inscription. Deux poissons qui s'affrontent symbolisent la félicité et la fertilité pour le couple des époux. Un troisième petit poisson, placé entre eux, se réfère probablement à la progéniture espérée.
En ligne depuis: 12.12.2019
Ce rouleau d'Esther italien, datant du milieu du XVIIIème siècle, fut probablement imprimé et peint à la main à Venise. Il se conserve dans un étui cylindrique décoré de motifs floraux filigranés qui constitue un produit typique du travail raffiné du métal, plus tardif, de Ionannina.
En ligne depuis: 20.12.2016
L'histoire d'Esther dans cette megillat (pl. megillot) n'est pas présentée comme un drame historique, mais plutôt comme une satire divertissante. Les particularités de la vie des juifs alsaciens se trouvent mises en exergue dans le décor du rouleau : ces images bizarres incluent des figures paysannes en costume folklorique de couleurs vives et des reflets de l'humour populaire. Entre des personnages pleins de vie, certains en train de se promener tenant un bâton dans une main et gesticulant de l'autre, s'intercalent des bustes humains et des chouettes, tandis que le texte hébraïque est placé dans un cadre octogonal de env. 6 cm de hauteur. Les quelques megillot alsaciennes connues partagent avec celle-ci de nombreuses caractéristiques, telles qu'une grande gamme de jaunes, rouges et verts, des personnages trapus et robustes et de grandes fleurs de couleurs vives. Dans ce rouleau d'Esther de la collection Braginsky, les femmes sont vêtues d'habits rouges et bleus avec des lacets jaunes sur le devant, tandis que les hommes sont représentés, revêtus, entre autres, de fraises blanches traditionnelles, de manteaux rouges et bleus avec des pantalons et d'une grande variété de chapeaux.
En ligne depuis: 13.10.2016
Les objets de cérémonie juifs réalisés en or, tels que cet étui de rouleau d'Esther, étaient particulièrement rares, étant donné que les objets pour les synagogues et d'usage privé étaient habituellement faits d'argent ou d'autres matériaux moins précieux. L'étui cylindrique de ce rouleau est orné avec de délicats filigranes appliqués. D'un vase placé au milieu émerge un riche entrelacs de rameaux de vigne avec branches et fleurs qui s'étend sur l'ensemble de la surface de l'étui. Les grandes fleurs soutiennent ou encadrent les objets associés au Temple saint de Jérusalem. Bien que ce genre de motifs se rencontre fréquemment sur des objets métalliques destinés aux rites juifs en Italie, ils ne sont pas spécialement reliés avec l'histoire d'Esther. De plus, les Dix Tables de la loi sont placées sur le plus grand motif central, une couronne composée de petites fleurs dont la forme ressemble à celle des tournesols. Il y a deux étuis de rouleaux d'Esther semblables, sans doute réalisés par le même artiste. Ils ont été localisés au XVIIème siècle à Rome ou Venise. Ce rouleau sans décor date probablement du XVIIIème siècle.
En ligne depuis: 22.03.2017
Cette megillah est rehaussée par des dessins architecturaux qui se répètent, peints à la main. Le texte est placé entre des colonnes de marbre en alternance droites ou en spirale. Les juifs d'Italie associaient les colonnes torses avec celles du Temple de Salomon, qu'ils croyaient avoir été transportées à Rome par Titus et peut-être placées dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. En terme de style, ce rouleau ressemble aux ketubot enluminées, produites à Ferrare et à Mantoue. Une feuille de parchemin isolée accompagne ce rouleau qui, en plus de bénédictions, contient une hymne liturgique, korei megillah, récitée par les Juifs d'Italie. Les rabbins ne s'accordaient pas sur le fait qu'un rouleau d'Esther puisse contenir des textes étrangers au livre d'Esther. Ainsi, dans de nombreuses communautés, cela conduisit à la pratique d'ajouter un feuillet non relié contenant les trois bénédictions traditionnellement récitées avant la lecture des megillah.
En ligne depuis: 22.03.2017
Les bordures de ce rouleau d'Esther sont dominées par une arcade baroque subdivisée en quatre colonnes distinctes. Les arches sont surmontées par une balustrade soutenant des vases de fleurs, des médaillons vides, des ornements floraux et divers oiseaux, parmi lesquels un aigle à deux têtes couronnées et un paon. Les scènes du récit d'Esther sont placées au pied de chacune des dix-neuf colonnes de texte. La bordure gravée du rouleau fut dessinée par Francesco Griselini (1717-1787), un savant, artiste et éditeur italien, dont les dessins gravés dans les bordures devinrent très populaires en Italie au XVIIIème siècle. Dans ces illustrations, Griselini a voué une attention particulière aux éléments architecturaux et à la perspective spatiale. La signature imprimée de l'artiste figure en bas à gauche de chaque feuillet de parchemin. La dernière scène, placée sous la dernière arche, se rencontre rarement dans les rouleaux d'Esther illustrés. Elle dépeint le Messie chevauchant un âne, représentant le retour à Jérusalem du peuple hébreu en exil. Le texte de ce rouleau a été écrit par l'habile artiste et copiste Aryeh Leib ben Daniel. Dans sa souscription finale, qui suit les bénédictions conclusives, il informe le lecteur qu'il a écrit ce rouleau à Venise, en hiver 1746.
En ligne depuis: 22.03.2017
Ce rouleau hollandais, richement illustré, se distingue par ses trente-huit illustrations peintes à l'encre sépia. La décoration du rouleau débute avec un arc de triomphe rappelant les arcs de triomphe romains construits pour les fêtes impériales en Europe, du XVème au XIXème siècle. Le rouleau contient aussi quelques représentations inhabituelles. L'une d'elles est Mardochée se tenant dans une pièce avec une paroi recouverte de livres. Il est représenté comme un érudit, peut-être en train de méditer sur la tradition rabbinique qui nous informe de sa remarquable connaissance de septante langues, qui lui permet de découvrir le complot contre Assuérus. L'une des autres illustrations inhabituelles est la représentation de deux nains en train de danser et de jouer des instruments pour manifester leur joie de voir la délivrance des Juifs de la destruction.
En ligne depuis: 22.03.2017
Cette megillah du XVIIIème siècle a été créée en Basse-Saxe et rappelle, par ce type d'art décoratif populaire et sa palette de couleurs, d'autres megillot de cette région. L'illustration la plus remarquable de ce rouleau est une représentation de la pendaison d'Haman, enchaîné et suspendu au gibet. Un serpent venimeux, symbole du mal, s'enroule autour du support. A ses pieds, un lion avec deux queues – allégorie du peuple hébreu – tient entre ses pattes un bouclier surmonté d'une couronne et assiste à l'exécution. Cette megillah de la Collection Braginsky est l'un des trois rouleaux semblables allemands à contenir des illustrations remarquables de la pendaison d'Haman. Des inscriptions sur les panneaux au début et à la fin de ce rouleau indiquent qu'il a été en possession de Berel, fils d'Abraham Neumark de Hambourg.
En ligne depuis: 22.03.2017
Les représentations détaillées du livre d'Esther incluant des motifs de la littérature du Midrash constituent la particularité de ce rouleau (4 membranes avec 16 colonnes de texte). Ces motifs témoignent d'une bonne connaissance de la bible et des commentaires rabbiniques. La représentation des Juifs en costumes de fête avec des bérets et des cols blancs (« Judenkragen ») renvoie au milieu de l'Europe occidentale. De fait, le rouleau a été créé à Amsterdam. Dans le paragraphe introductif, Jakob de Berlin se présente comme le copiste et date du début du XVIIIe siècle cette megillat, qui est un prototype précoce des megillot avec un cadre décoratif imprimé.
En ligne depuis: 08.10.2020
Le rouleau (5 membranes avec 13 colonnes de texte) s'ouvre par un disque solaire impressionnant entouré des signes zodiacaux. Le mois d'Adar est particulièrement mis en valeur, car c'est pendant le mois du signe des poissons que l'extermination des juifs a eu lieu. Chaque colonne commence, si possible, par le mot ha-melech (le roi) qui renvoie d'une part au roi Assuérus, et d'autre part fait allusion au Dieu omniprésent mais jamais explicitement nommé. L'étui en argent, qui date de 1800 environ, est couronné d'un bouquet de fleurs et de feuilles que l'on retrouve sur des ornements de bâton (rimmonim) de Torah et d'autres objets juifs en métal de l'empire ottoman.
En ligne depuis: 08.10.2020
Ce rouleau d'Esther réalisé vers 1641 à Amsterdam (7 membranes avec 49 colonnes de texte) comprend un cadre imprimé qui a été gravé par Salom Italia (voir sa signature au début du rouleau « Salom Italia sculp[sit] » (Salom Italia l'a gravé). Ces formes d'encadrement ont influencé les megillot illustrées de toute l'Europe. La plaque d'impression, qui a été utilisée plusieurs fois le long du rouleau, comprend quatre arcs triomphaux. Les frontons semi-circulaires ajourés portent de chaque côté une femme tenant une palme. Des paysages-miniatures apparaissent dans les dessus-de-porte et des figures en pied – Assuérus, Esther, Mardochée et Haman – sont représentées sur les soubassements. Les motifs paysagers sont tirés des paysages contemporains, rapprochant ainsi ce texte juif de la culture visuelle contemporaine.
En ligne depuis: 08.10.2020
L'encadrement imprimé de ce rouleau d'Esther (4 membranes avec 15 colonnes de texte) a été créé par le graveur Paul-Jean Franck, un artiste non juif de Prague, ce qui en fait un exemple rare non issu de l'un des deux centres d'imprimerie de Venise ou d'Amsterdam. Au début et à la fin du rouleau sont représentés en une suite verticale sept épisodes du livre d'Esther. Au début : Assuérus sur le trône, tandis que Mardochée et Haman sont conduits devant lui ; Mardochée remet à Hatach le décret de destruction ; le roi dans une tente. A la fin : les fêtes de Pourim ; l'accusation d'Haman par Esther ; Mardochée et le roi ; Mardochée alors qu'il institue la fête de Pourim dans une lettres aux Juifs. Sur les chapiteaux des colonnes torsadées d'autres scènes sont représentées.
En ligne depuis: 08.10.2020
Réalisé au début du XXe siècle, ce rouleau d'Esther (6 membranes avec 35 colonnes de texte) peut passer pour un essai de créer avec un mélange d'éléments orientalistes et Art Nouveau un style national juif. L'origine pourrait donc être à Jérusalem, bien que d'autres centres de l'Empire ottoman soient aussi envisageables. L'étui en ivoire est finement sculpté ; la megillat a été peinte avec des couleurs vives et contient des motifs floraux, comme on en trouve souvent dans les manuscrits orientaux.
En ligne depuis: 08.10.2020
Le programme décoratif de ce rouleau d'Esther (4 membranes avec 16 colonnes de texte) est une reprise de l'encadrement imprimé de la megillat de la collection Braginsky (S25). Les bénédictions au début du rouleau sont entourées par des personnages et des épisodes narratifs : en haut Assuérus et Esther sur le trône avec des courtisans ; au-dessous à droite les conspirateurs et à gauche Haman à la potence ; en bas à droite Mardochée à la porte du palais et à gauche Esther et Mardochée écrivant les lettres pour l'institution de la fête de Pourim. L'étui hexagonal en argent ciselé a été achevé en 1806 et appartenait au rabbin Ephraim Fischel de Rozdol en Galicie orientale (Ukraine).
En ligne depuis: 08.10.2020
Ce rouleau contient une des séries d'illustrations les plus raffinées qui peuvent se rencontrer dans les Megillot illustrées. Wolf Leib Katz Poppers, artiste très doué, a exécuté en détail des personnages, des scènes et des animaux, avec de délicates hachures de plume parallèles et entrecroisées, créant un effet extraordinaire semblable aux gravures sur cuivre dans les livres contemporains. Huit élégants personnages tirés de l'histoire d'Esther, qui occupent toute la hauteur d'une colonne, sont intercalés entre les colonnes de texte, placées entre une bordure végétale avec des animaux sur le bord supérieur et des sortes d'oiseaux sur le bord inférieur. En dessous de chacun de ces personnages se trouve une petite vignette, montrant des scènes de l'histoire de Purim. Il est inhabituel que les personnages habilement dessinés qui ornent ce rouleau soient vêtus à la mode de la cour ottomane. Le choix de ce type de vêtements est intrigant et la raison la plus convaincante pour l'expliquer pourrait être que ce rouleau a été réalisé pour un membre de la petite, mais influente, communauté des juifs turcs, qui obtint, après 1718, la permission de vivre et de commercer librement à Vienne, tout en restant malgré tout citoyens du Sultanat de Turquie.
En ligne depuis: 13.10.2016
Ce rouleau d'Esther, qui réunit d'une façon unique les traditions indienne et occidentale, contient vingt panneaux décorés de façon très élaborée, placés à côté des six parties du texte disposé en colonnes. Le lecteur est représenté à côté d'hommes portant des fez et d'enfants munis de tambours avec lesquels ils scandent le nom de Aman. Dans une partie séparée avec le texte ezrat nashim (partie féminine) se trouvent placées cinq femmes. Les personnages dans le rouleau sont vêtus d'habits mélangeant la mode contemporaine occidentale et indienne et insérés dans des intérieurs qui manifestent le même type de mélange. Certaines des femmes, parmi lesquelles Esther, portent le signe hindou, le bindi sur le front. Ce rouleau provient de la collection des Sassoon, une importante famille juive de Bagdad et était probablement destiné à un usage privé. Le mélange des traditions calligraphiques juives et des formes artistiques indiennes, reflète le profond enracinement de la famille Sassoon dans la vie culturelle indienne.
En ligne depuis: 20.12.2016
Ce rouleau d'Esther manuscrit (type : « Gaster I », 3 membranes avec 19 colonnes de texte arrangées par paires à l'exception de la dernière), orné d'un cadre imprimé et peint à la main, réalisé à Venise, peut être daté vers 1675 par comparaison avec des rouleaux d'Esther datés presque identiques. Cette technique d'ornementation est apparue à Rome à la fin du XVIe siècle et a connu, surtout au XVIIIe siècle, une grande diffusion à Venise et à Amsterdam. Dans les cartouches polylobés au-dessus et au-dessous du texte sont représentées des scènes du livre d'Esther.
En ligne depuis: 08.10.2020
Contrairement à la plupart des rouleaux d'Esther, c'est l'importance centrale de Mardochée qui est accentuée dans les deux premiers champs ornementaux. D'abord, il est écrit en lettres pourpres : « La megillat de la reine Esther et du Juif Mardochée », et ensuite en lettres orange : « Dans le palais de Suse vivait un Juif du nom de Mardochée, fils de Jaïr, fils de Schimei, fils de Kis » (Esther 2,5). Cette généalogie, inscrite sur les bordures supérieure et inférieure de l'ensemble du rouleau, remonte jusqu'à Abraham. Elle est suivie par la succession de l'adversaire Haman, qui a été tirée du Targum rischon, la traduction araméenne du texte original hébreu.
En ligne depuis: 08.10.2020
Les décors découpés au ciseau sont typiques des rouleaux d'Esther d'Ancône et de Lugo. Ils se trouvent aussi dans des ketubbot (cf. K96 et K105) et dans d'autres feuilles d'apparat. Dans la bordure supérieure de cette megillat (3 membranes avec 12 colonnes de texte) se trouvent des paons, des papillons et des cerfs entrelacés dans les ornements floraux, les vrilles et les treillis ; en bas, les signes du zodiac. L'axe en bois tourné mesure 54.8 cm de haut.
En ligne depuis: 08.10.2020
L'étui de cette megillat (h: 47 cm) se rapproche du point de vue stylistique de l'art religieux juif de l'Europe de l'Est. L'argent est poinçonné, ciselé, coulé et en partie doré. L'aigle à deux têtes est l'animal héraldique des Habsbourg et des tsars russes. L'écu cite Esther 8,16 : « Pour les Juifs, il y eut illuminations et joie, jubilation et gloire », et sur ses deux côtés, les drapeaux portent l'inscription : « et sur la tête duquel est posée une couronne royale » (Esther 6,8). De nombreux ornements de fleurs, fruits et feuilles, et des représentations d'animaux s'y entrelaçant, recouvrent l'étui. Le rouleau peut être déroulé grâce à une poignée en forme de petit lion.
En ligne depuis: 10.12.2020
La partie introductive de cette megillat (4 membranes avec 34 colonnes de texte) montre un lion rampant avec une palme entouré de quatre oiseaux et d'insectes. Au-dessus se trouve l'inscription du nom du probable possesseur d'origine « Salomon Marinozzi ». A droite, un cartouche, probablement ajouté plus tard, contient la note de possession de son fils : « Ce rouleau appartient à Mordechai, fils de Salomon Marinozzi, béni soit son souvenir, et il a été acheté par Salomon […] en 1652 ».
En ligne depuis: 10.12.2020
Influencée par la culture islamique d'Afrique du Nord, cette megillat (3 membranes avec 19 colonnes de texte) renonce aux représentations figuratives et utilise divers ornements variés du vocabulaire de l'art islamique. Le texte est agrémenté d'une arcade s'étendant sur tout le rouleau. Le décor se rapproche le plus de certaines ketubbot de Meknès au Maroc.
En ligne depuis: 10.12.2020
La megillat (3 membranes avec 10 colonnes de texte) vient d'Europe de l'Est et a probablement été produite au début du XXe siècle. L'étui élaboré a été exécuté par Ezechiel Joshua Maisels en 1913 à Dolyna en Galicie (aujourd'hui Ukraine occidentale). Il est couvert d'images sculptées, d'ornements et d'inscriptions hébraïques et montre des scènes issues de l'histoire de Pourim en bas, et la représentation de la pendaison d'Haman en haut. Au centre, la couronne (keter malchut), symbole de la royauté, est portée par deux lions ailés. L'aigle bicéphale renvoie à l'empire habsbourgeois.
En ligne depuis: 10.12.2020
Le texte de ce rouleau d'Esther (5 membranes avec 42 colonnes de texte) est écrit dans des colonnes inhabituellement étroites, qui sont cernées par des cadres dorés sur un fond verdâtre. L'étui hexagonal en argent coulé, ciselé, gravé, et grainé porte le poinçon de la ville de Rome et de son auteur Giovanni Battista Sabatini, pour les années 1778-1780. Les initiales alef, resch et samech se rapportent au commanditaire et propriétaire. Cet exemple est exceptionnel en ce sens qu'il conserve l'ensemble original constitué du rouleau, de l'étui en argent et de l'étui en cuir.
En ligne depuis: 10.12.2020
L'artiste et calligraphe Arje Leib ben Daniel qui a conçu cette megillat (3 membranes avec 12 colonnes de texte et une feuille séparée avec des bénédictions) est originaire de Gorai près de Zamość en Petite-Pologne. On conserve 28 megillot de sa main, dont huit sont signées et datées par lui. Ce rouleau ha-melech, d'après « ha-melech » (le roi), avec lequel chaque colonne débute, a été réalisé à Venise en 1748 avec les dessins à la sépia caractéristiques de Arje Leib. Des influences de Salom Italia et de l'art populaire d'Europe de l'Est ressortent dans la réalisation du cadre. Le nom de l'artiste dans l'inscription a été remplacé plus tardivement par celui de Juda Capsuto, qui a offert ce rouleau à Ephraim Isaac Capsuto comme cadeau de Pourim.
En ligne depuis: 10.12.2020
Salom Italia (vers 1619, Mantoue – 1655, Amsterdam) divise le texte en 30 colonnes (sur 4 membranes) qu'il place dans des ouvertures en forme de massifs porches rustiques. Entre ceux-ci, dans des niches, alternent des représentations du roi Assuérus et de la reine Esther. Sur les socles 29 images racontent l'histoire du livre d'Esther. La conception des rouleaux d'Esther de Salom Italia, dont 11 exemplaires en tout ont été conservés, a eu une forte influence sur la production ultérieure. Avec cette megillat, il s'agit de l'un des trois exemplaires décorés de dessins à la plume, lesquels ont probablement servi de modèle pour les cadres gravés sur cuivre conçus par ce même artiste.
En ligne depuis: 10.12.2020
L'œuvre est datée du 3 Adar 5324 (15 février 1564) à Venise et constitue ainsi le plus ancien exemplaire daté d'un rouleau d'Esther entièrement illustré. Il a été réalisé par Stellina et contient donc la seule megillat des temps modernes dont nous savons qu'elle a été créée par une femme. Le rouleau commence par des bénédictions, suivies par le texte qui est rangé sous les arcades. Celles-ci sont soutenues par des caryatides portant sur leur tête des vases antiques, des urnes ou des lampes à huile. A la septième, treizième et dix-neuvième arcade, les caryatides ont été remplacées par un satyre et une femme avec des pattes d'animal. Toutes les illustrations sont rehaussées d'or. Le style et les motifs correspondent au langage artistique contemporain du maniérisme.
En ligne depuis: 10.12.2020
Sermons et exhortations du maître des novices de l'Abbaye de Saint-Gall (P. Anton Widenmann?) à ses Fratres juniores (moines entre la profession et l'ordination) en 1633, probablement notés par le frère Chrysostomus Stipplin (1609-1672).
En ligne depuis: 26.04.2007
Cette élégante copie enluminée du Sefer Moreh Nevukhim (Guide des égarés) de Moïse Maïmonide (1135-1204) a été réalisée en Espagne chrétienne en 1292. Il s'agit d'une copie de la traduction en hébreu réalisée en 1204 par Samuel ben Judah Ibn Tibbon (1150-1230). Le manuscrit est arrivé en Italie, soit après les persécutions des Juifs en 1391, soit après leur expulsion de la péninsule ibérique en 1492. Il a appartenu à la célèbre famille Sforno de Bologne, avant de réapparaître au XVIIe siècle dans les mains de l'apostat juif italien et inquisiteur Renato da Modena. Après plus d'un siècle, le manuscrit se retrouve en possession du théologien protestant Johann Caspar Ulrich (1705-1768), qui le donna en 1762 à la Bibliotheca Ecclesia Carolina, la bibliothèque du chapitre de l'église réformée du Grossmünster à Zurich. En 1835, quand le chapitre fut dissous, les livres et les manuscrits de sa bibliothèque formèrent avec d'autres la nouvelle Zentralbibliothek, où le manuscrit est toujours conservé aujourd'hui.
En ligne depuis: 19.03.2020
Le Sefer ha-Shorashim de R. David ben Joseph Kimhi (1160-1235) se rencontre dans de nombreux manuscrits hébreux médiévaux ou fragments d'origines diverses (sépharade, italienne, ashkénaze, provençale), diverses éditions imprimées et traductions latines, tous témoignant de l'incomparable popularité de l'œuvre au cours du Moyen Age et de la Renaissance. Cependant, l'importance du Sefer ha-Shorashim de la Zentralbibliothek, daté du XIVe siècle, tient au fait qu'il s'agit de l'unique copie conservée connue d'origine byzantine.
En ligne depuis: 10.10.2019
Ce manuscrit italien est un manuel contenant les lois sur l'abattage rituel (Shekhitah) et les nourritures interdites (Treifah) extraites du traité du Talmud babylonien Ḥulin. Ces lois ont été commentées par deux autorités rabbiniques incluses dans ce manuscrit. Le premier est Judah ben Benjamin ha-Rofe Anav de Rome (Rivevan, m. ap. 1280), dont le commentaire des lois fait référence aux coutumes pratiquées par la communauté juive de Rome, telle qu'une importante décision prise par les sages de Rome en 1280 à la synagogue Bozzechi qui a été éditée dans cette description. Le deuxième auteur, dont l'œuvre est partiellement copiée dans ce manuel, est l'autorité talmudique dirigeante pour les communautés d'Afrique du Nord et d'Espagne au XIe siècle, Isaac ben Jacob Alfasi (Rif, 1013-1103). Les trois premiers chapitres d'un commentaire du traité talmudique babylonien Ḥulin, pris de son magnum opus intitulé Sefer ha-Halakhot, ont été copiés dans ce recueil. Ce dernier texte joua un rôle fondamental dans le développement de halakha et fut le plus important code légal avant la Mishneh Torah de Maimonide (Rambam, 1135-1204).
En ligne depuis: 10.10.2019
Ce recueil des XIVe et XVe siècles est un vademecum à usage personnel destiné à un étudiant et composé principalement de matériaux halakhiques sur l'abattage rituel, reflétant les décisions des autorités rabbiniques les plus importantes de l'Ashkénaze du XIIIe au XVe siècle. Il contient aussi de nombreux traités et tableaux sur les calendriers juifs et chrétiens insérés dans tout le manuscrit. De plus, il comprend une sélection de commentaires liturgiques et mystiques, ainsi que des extraits de littérature éthique, midrashique et talmudique. Les marges du manuscrit sont remplies de petites notes, de recettes médicales et d'incantations magiques pour diverses occasions, écrites en hébreu ou en vieux yiddish de l'ouest.
En ligne depuis: 12.12.2019
Le Sefer Mitsvot Qatan ou « Petit livre de préceptes » est un compendium halakhique, qui inclut aussi de la matière éthique, haggadique et homilétique, écrit vers 1276-1277 par Isaac ben Joseph de Corbeil, l'un des grands codificateurs et tossafistes français du XIIIe siècle. L'œuvre est aussi appelée Sheva Ammudei ha-Golah ou les « Sept piliers de l'exil », en raison de sa division en sept sections, correspondant aux sept jours de la semaine, encourageant son étude quotidienne. Ce texte est une version abrégée du Sefer Mitsvot Gadol (Semag), un autre compendium halakhique achevé en 1247 par Moïse de Coucy (1e moitié du XIIIe siècle). Avec un code légal bien plus accessible, le Sefer Mitsvot Qatan connut une large diffusion, gagnant la reconnaissance des autorités rabbiniques franco-allemandes. Cette copie inclut des gloses du disciple principal de R. Isaac, à savoir Perets ben Elijah de Corbeil (m. 1297).
En ligne depuis: 10.12.2020
L'œuvre kabbalistique Sefer ha-Orah ou « Les Portes de la lumière » est l'un des textes les plus importants du mysticisme juif écrit au XIIIe siècle en Espagne où la kabbale fleurissait. On la considère comme l'œuvre la plus articulée sur le symbolisme kabbalistique et son contenu offre une explication complète des Noms de Dieu et de leur désignation dans les dix sephirot ou émanations, par lesquels Eyn Sof (l'Infini) se révèle et crée continûment les mondes physique et métaphysique. Le texte est organisé en dix chapitres, un pour chaque sephirah.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce Siddur de poche bien conservé, comprenant les prières obligatoires de l'année liturgique juive (prières quotidiennes, du sabbat et du nouveau mois, Hanukkah, Purim, Pessah, Shavuot, Rosh ha-Shanah, Yom Kippour, Sukkot, Shemini Atzeret), est un témoin précieux de cette production de petits livres de prières à usage personnel réalisés dans l'Italie du XVe siècle.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce Siddur sépharade du XIVe siècle à usage personnel contient des prières quotidiennes et du sabbat, ainsi qu'un texte sur l'interprétation des rêves. De plus, il y a des ajouts pour les prières du nouveau mois et les fêtes de Hanukkah, Purim et Pessah, cette dernière étant suivie par la Haggadah, lue au Seder lui-même. Toutefois, l'importance de ce Siddur réside dans la présence de quelques instructions sur la structure du Seder en judéo-espagnol, ou plus précisément en castillan médiéval.
En ligne depuis: 13.06.2019
Mahzor pour Rosh ha-Shanah et Yom Kippour selon le rite ashkénaze magnifiquement enluminé. On peut supposer que ce manuscrit a été produit en Pologne au XIVe siècle, car son écriture ressemble à des fragments manuscrits contemporains de mahzorim réalisés en Pologne. Ce manuscrit de moyen format, contenant plusieurs mots initiaux ornés et cadres enluminés, contient la liturgie pour les Grandes Fêtes de Rosh ha-Shanah et Yom Kippour, y compris de nombreux poèmes liturgiques (piyyutim) répartis sur plusieurs colonnes, et était destiné à un usage public par l'officiant (hazan) à la synagogue. Toutefois, la particularité de ce mahzor tient à la présence du nom d'une femme, גננא כהנת (Jeanne Kohenet), inséré dans les lettres peintes d'un mot initial monumental et orné. Il s'agit probablement de la commanditaire du manuscrit, soit la fille, soit l'épouse d'un cohen. Le manuscrit est incomplet au début et à la fin.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce siddur de petit format à usage personnel peut être caractérisé comme un vademecum pour la vie religieuse et communautaire juive. Il est divisé en trois parties, relatives à la liturgie, aux cérémonies juives et, pour la troisième, contenant divers matériaux. Celle-ci inclut parmi d'autres textes importants, une liste rare et intrigante de noms de livres et d'incipits des chapitres des 24 livres de la bible, avec les noms hébreux et latins, écrits en caractères hébreux.
En ligne depuis: 13.06.2019
Ce manuscrit composite dus à trois scribes différents comprend deux unités textuelles qui ont été reliées ensemble. Le volume se compose d'une section liturgique suivant le rite ashkénaze et d'une section halakhique. Le manuscrit Heidenheim 145 est l'un des nombreux compendiums du genre, consistant en un assortiment de textes qui reflètent l'orientation religieuse et talmudo-centrique de l'élite intellectuelle de la France et de l'Allemagne médiévales.
En ligne depuis: 12.12.2019
Cette copie en papier presque complète, réalisée en Italie au XVe siècle, se compose des livres II à VIII de la traduction en hébreu du Commentaire Moyen d'Averroès sur la Physique d'Aristote. Le savant andalou polymathe, juriste et imam, Abu al-Walid Muhammad ibn Ahmad ibn Rushd – ou Averroès (1126-1198), connu sous le nom de Commentateur, consacra sa vie entière à restituer les enseignements originaux d'Aristote et à commenter presque toutes ses œuvres. Il était par conséquent considéré comme l'une des autorités philosophiques les plus influentes du Moyen Age, non seulement par les scolastiques latins, mais particulièrement par les juifs, pour sa compréhension de la science aristotélicienne à travers les traductions en hébreu de ses commentaires. Le Commentaire Moyen est le moins connu des commentaires d'Averroès sur la Physique et il n'existe aujourd'hui que dans deux traductions complètes de l'arabe vers l'hébreu, et dans une traduction partielle du XVIe siècle de l'hébreu au latin. La traduction en hébreu du Ms. Heid. 166 est celle du philosophe provençal juif, Kalonymos ben Kalonymos (1286–m. ap. 1328), intitulée Bi᷾ ur ha-Shema', qui a été la version la plus fréquemment copiée des traductions en hébreu.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce manuscrit est divisé en deux unités textuelles séparées qui ont été copiées par deux scribes différents en Italie au cours des XVIe et XVIIe siècles. Ms. Heid. 192A est un petit livret copié par une seule main en 1642 et 1687, qui comprend une collection de coutumes et d'anecdotes du rabbin Isaac b. Salomon Ashkenazi Louria (Arizal, 1534-1572) et de son entourage, ainsi qu'une prière mystique protectrice qui doit être récitée le matin et le soir, suivie de portions de lectures bibliques pour les jours de la semaine, et se terminant avec un choix de prières pénitentielles (Seliḥot). Ms. Heid. 192B est une collection de textes divers : midrashim bibliques, littérature de pronostic, contes, Alphabet de Ben Sira et aggadot talmudiques.
En ligne depuis: 10.12.2020
Recueil de textes bibliques et éthiques enluminé et produit en Italie en 1322. Ce manuscrit de petit format, avec une très belle reliure en cuir blanc du XVIe siècle estampillée des armes de la ville de Zurich, est divisé en deux groupes de textes. La première section se compose des textes bibliques des Cinq Megillot, accompagnés de trois commentaires à leur sujet composés par les grands exégètes médiévaux, Salomon ben Isaac (Rashi), Abraham ibn Ezra et Joseph Kara. La deuxième section est de nature éthique et contient le traité de la Mishna du Pirqei Avot ou « Ethique des Pères » et ses commentaires. Le premier est anonyme, le deuxième de Maïmonide est intitulé Shemonah Peraqim suivant la traduction de Samuel ibn Tibbon, et le troisième est un commentaire de Rashi placé dans les marges de ce dernier. En outre, ce manuel est parsemé de matière haggadique, midrashique, mystique et philosophique.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce livre de psaumes hébreux ashkénaze, du XVe siècle et en format de poche, est représentatif des copies à usage privé, qui sont plus rarement conservés en unités textuelles séparées qu'incorporées dans la section des Hagiographes des bibles ou manuscrits liturgiques hébraïques. Toutefois, ce type de littérature biblique est déjà attesté dans les rouleaux de la Mer Morte. De plus, le ms. Or. 159 contient 149 psaumes, plutôt que les canoniques 150, ce qui constitue l'une des nombreuses possibilités trouvées dans les manuscrits hébreux du haut et du bas moyen âge oscillant entre 143 et 151 psaumes. Enfin, deux fragments manuscrits en hébreu d'un rouleau d'Esther ont été réutilisés comme feuilles de garde pour la reliure en cuir du XVIe siècle, protégeant cet exquis petit livre de psaumes.
En ligne depuis: 13.06.2019